La fin de la terre (neuve)

Marie-France Giraudon.
Installation audio-vidéo-carto-graphique, 1992-1999. / Audio-video installation, 1992-1999.
Huit canaux audio-vidéo. / Eight-channel audio-video.

Cette installation présente les traces et balises d’un voyage entrepris vers La fin de la terre (neuve), le long des côtes bretonnes en France et du fleuve Saint-Laurent au Canada. Elle recrée une topographie subjective de ces territoires.

This audio-visual installation presents the routes ans markers for a voyage along the North Atlantic coasts of Brittany (France) and the St. Lawrence River (Canada) towards the end of the (new) world, recreating a subjective topography of these areas.


La fin de la terre (neuve), document sur l’installation, 9 min (extrait, 6 min 36). / La fin de la terre (neuve), documentation about installation, 9 min (excerpt, 6 min 36).

Huit tours supportant chacune un écran vidéo à son sommet balisent le lieu d’exposition et dialoguent en face à face. Elles tiennent à la fois du phare et de la corne de brume, irradiant l’espace de lumière et de sons. Les huit cornes de brume chantent de part et d’autres de l'océan, représenté par une carte marine de l’atlantique Nord projetée sur les murs. Les différents sons se répondent alternativement ou simultanément, selon des rencontres et des superpositions aléatoires, construisant un paysage sonore panoramique. Cette interaction du son et de l'image invite le public à faire un voyage personnel basé sur ses propres repères. Des liens se développent entre les différents sites géographiques des deux continents, et le chant des cornes de brume devient un guide insaisissable qui réveille et oriente la mémoire collective et personnelle. L’exposition propose une exploration des notions d'orientation et de désorientation, de certitude et d'inconnu.

Chaque vidéo est structurée par rapport au son de la corne, à sa périodicité : le plus souvent un silence de 27 secondes puis un signal de secondes, repris indéfiniment. Les silences accompagnent des vues de détail sur les cornes, tandis que leur cri ponctuel est l’occasion d’une découverte fragmentaire de leur dispositif et du site environnant. Un jeu s’installe entre l’ouïe et le regard. L’alternance entre de longues disparitions et de courtes apparitions du paysage renvoie aux conditions de visibilité très changeantes et aux effets de la brume sur les côtes de l’océan Atlantique Nord. L’expérience proposée par l’installation, construite à partir d’éléments dédiés à l’orientation, est finalement davantage de l’ordre de la désorientation.

 

Eight videos evoke foghorns of lighthouses sounding from here and there accross the ocean, represented by a marine navigation chart projected onto the walls. In the exhibition space, the different sounds respond to and play off each other alternately or simultaneously, according to chance meeting and mixings, constructing a panoramic soundscape. This interplay of sound and image invites the audience to make a personal journey based on their own landmarks. Relationships develop between different geographical locations on the two implied continents, ans the song of the foghorns becomes an elusive guide that directs personal memory. To the viewer, this exhibition proposes an excursion into the ideas of orientation and disorientation, certainty and the unknown.